En 2018-2019, deux critiques ont permis à leurs auteur·e·s de se rendre 3 jours au Festival de Cannes pour visionner les films de la sélection Ecrans Juniors.

  • Critique d'Azèle, Léo et Ethan
    collège de l'Europe à Bourg de Péage
    à propos du film The Hate You Give

Un film où tout n’est ni blanc ni noir.
Un ghetto américain, une école de riches, un père ex- dealer et un petit ami blanc: voici les univers contrastés dans lesquels évolue Starr Carter, une jeune fille noire de 16 ans. 

Dès les premières minutes du film, nous voilà plongés dans une bulle familiale qui se veut pleine de valeurs prônant l’égalité raciale à travers l’idéologie du père de Starr. Lors d’une soirée assez mouvementée, la jeune fille se fait raccompagner par un de ses amis de d’enfance, Khalil. Suite à l’interpellation par un officier de police, la situation dégénère: Khalil contestant les ordres du policier se fait tirer dessus, acte résultant d’une malencontreuse erreur de l’officier. Toute l’intrigue du film se base sur cet événement. 

L’atmosphère du film est divisée en deux grandes parties, très distinctes l’une de l’autre: d’un coté nous avons l’école de la jeune fille, qui dégage un sentiment de sobriété et de réussite, et nous avons, de l’autre, le quartier défavorisé où vit notre héroïne qui lui dégage un sentiment disparate d’insécurité et de conflits permanents. Les deux cotés se distinguent également par le rythme des plans: dès que l’on rentre dans la studieuse école, les plans ralentissent et se veulent plus doux, nous laissant une impression de quiétude. Dès que l’on retourne à l’intérieur du ghetto, tout s’accélère pour accentuer la confusion, maîtresse des lieux. Mais ceux-ci se ressentent aussi et surtout dans l’évolution psychologique de la jeune fille. Doutant d’elle-même, on peut voir son émancipation grâce aux 

épreuves et aux combats qu’elle mène tout au long du film. Plusieurs scènes mordantes marqueront les esprits par leurs révélations, prises de postions, leurs effets inattendus et leur puissance émotionnelle. 

S’identifier, compatir et ressentir les émotions des personnages est un véritable jeu d’enfant grâce aux prouesses des jeux d’acteur. Amandla Stenberg incarnant le rôle principal de l’œuvre porte à la perfection les dilemmes et les questionnement d’une jeune adolescente afro-américaine qui affronte sans cesse un monde voulant faire croire à la population américaine qu’elle est entièrement impartiale alors que des inégalités à l’encontre de la population noire persécutent et tourmente celle-ci. De plus, George Tillman Jr., a réalisé ici une prouesse de réalisme évitant de patauger dans les stéréotypes des films abordant ces thèmes. Ce film est à aller voir, absolument!

  • Critique de Lola, Maëlys et Maxence
    collège Ste Anne à Valence
    à propos du film Edmond

Que dire du film Edmond ?

C'est l'histoire méconnue de la création d'un des plus grands chefs-d’œuvre français du théâtre. C'est un film passionnant et subjuguant. Qui aurait pu croire que l'histoire du poète Edmond Rostand fût aussi émouvante et sentimentale ? Dans le film, amour, amitié, honte et jalousie forment une fois combinés un scénario qui nous replonge à l'époque des plus grands philosophes, poètes et autres artistes. 

Le film tourne autour du théâtre et de la création de la pièce Cyrano de Bergerac. Plusieurs scènes sont marquantes. Le début du film se passe à Paris, en pleine nuit. L'image est sombre, c'est à cette époque qu'on découvre l'électricité. Le cameraman fait un large plan en plongée sur la capitale enneigée. Du contraste entre la neige blanche et le ciel sombre naît un sentiment de nostalgie, accompagné d'une douce mélodie semblable à une berceuse.

Autre scène marquante, celle du bistrot d'Honoré, où Edmond va chercher l'inspiration. Un jour, un homme va au bistrot et traite Honoré de nègre. Ce dernier, très cultivé, le renvoie dehors, en le ridiculisant devant l'auditoire : « Nègre (...) c'est un peu court, jeune homme ». Une scène culte va naître...

Les costumes, les décors ainsi que la musique sont d'époque et nous permettent une immersion totale dans cette histoire. Dans la scène où la pièce est créée, on a l'impression que la scène du nez s'improvise sous nos yeux. En effet, le cadrage, en forme de tableau, nous montre Edmond et le masque de la comedia dell'Arte séparés par un montant de porte. Le masque doré renvoie la lumière et le fond de l'image est floue. 

Mais surtout la scène la plus importante du film est la scène finale. Le film conclut en apothéose ce chapitre du théâtre français. La caméra en contre-plongée souligne l'importance des spectateurs, sans lesquels il n'y aurait pas de théâtre… ni de film. Les joies, les amours retrouvés, les amitiés ressoudées et l’allégresse signent la fin de cette histoire. Mais cette dernière descente de rideau ne conclut pas l’aventure intemporelle de la pièce. Pour tous les âges et générations, ce film restera pendant longtemps gravé dans nos mémoires, apportant une nouvelle fois une touche de grandeur à la pièce Cyrano de Bergerac.
C’est un film… C’est une romance !… C’est une légende !… Que dis-je, c'est une une légende ?… C’est un chef-d’œuvre !

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